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« Je suis passée de l’abstrait au figuratif sans vraiment l’avoir
choisi, le passage s’est opéré un peu à mon insu. Je n’ai pas abandonné
l’un pour l’autre, je passe de l’un à l’autre au gré de l’inspiration.
Et il m’arrive même de faire coexister abstrait et figuratif dans la
même composition… » Nous n’en saurons pas plus : Elisabeth Pérusset
n’aime pas parler de son travail et les réponses aux questions que
le spectateur aimerait lui poser se trouvent dans ses toiles.
En réalité, plus qu’un passage de l’abstrait au figuratif, c’est
l’apparition de formes humaines qui caractérise ses dernières œuvres ;
extraites du fond par des traits rouges plus ou moins affirmés ou
posées sur un fond contrasté, ces « personnes », dont il émane une
forte intensité dramatique, semblent errer hors du temps et de tout
espace, comme si elles étaient en attente d’un destin. Certaines se
côtoient sans vraiment se rencontrer, d’autres ont la tête ailleurs
ou l’ont carrément perdue, d’autres encore ne sont que des fantômes ;
jamais elles n’ont de visage, et pourtant, ces personnes nous regardent,
nous interrogent et nous demandent de leur donner vie.
(Marc Descombes, septembre 2010)
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