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Chantal Moret (www.chantalmoret.ch) parle ainsi de l’origine des
oeuvres présentées à La Schürra:
« A la vue des travaux des photographes Jean
Revillard «Jungle» et Hans Silvester «Les
peuples de l'Omo» je me suis demandée:
Dans les jungles de Revillard, quelle raison
amène l'homme à passer d'un univers dit «primitif
et libre » à celui de «migrant se terrant» ?
Dans la vallée de l'Omo la vie s'instruit et se
construit aussi avec des terreurs presque
animales, mais sans forme de misère. Pourquoi
les migrants viennent-ils vivre dans nos
sociétés de gaspillage et de surabondance où
le partage s'oublie ?
Ces interrogations m’inspirent des toiles
d'êtres aux formes humaines, qui marchent,
dansent, observent. Ces hommes libres, à
l'approche de «la jungle» des travailleurs émigrants
rejetés dans les forêts de branchages
des environs de Calais, dans des tentes faites
de nos déchets, perdent l'usage de leur corps,
leurs bras et leurs jambes étant liés. Restent
les têtes, seules rescapées de cette recherche
du Graal.
Les couleurs sont chaudes, sombres, et même
lumineuses: au fond, la peinture doit rester.
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